Alors c’est l’histoire du « baba cool cradoque sorti de son bus Volkswagen …».
Figure toi qu’en cette bonne année 1983 cet animal là s’en reviens du Maroc, via l’Espagne. Va donc savoir pourquoi. Derrière ses ray-ban il ne regarde personne, elles sont juste là parce que les gens aiment pas les yeux rouges.
26 kilos sous les sièges du Van c’est beaucoup (pour l’époque toujours), c’est sans doute pour ça qu’il s’est arrêté comme une loque devant le rade d’un chanteur énervant à poils jaunes, pour s’offrir un remontant avant la dernière ligne droite.
Un petit jaune voilà qui vous requinque un homme !
Un liquide suspect trouble son pastis, il se demande ce qu’il à fait pour en arriver là ?
Déjà, manque de bol pour une fois que les schtroumfs sont décidés à bosser il faut que ça tombe sur lui. Voilà comment on se retrouve attifé comme un soixante-huitard attardé avec un minibus asthmatique qui tête comme un veau. La GS neuve ? Au fond d’un ravin cap’ taine !
Merde ! Noyé le pastis.
Racontons quand même, c’est coquasse. Alors, Depuis trente minutes dans la montagne il a pris de l’avance sur la quatrelle bleue marine, sur l’estafette n’en parlons pas. N’empêche, le plan busard ou épervier je sais plus c’est pas fait pour les canidés et notre instit de CM2 le sais très bien. Il se voit déjà pris, et donc subitement veuf et sans héritiers.
Mais c’est sans compter sur l’ami « Vent qui souffle sur la verte prairie » campeur itinérant , grand amateur de voyages extrasensoriels (de trips à l’acide si tu préfère). Au détour d’un lacet dans la descente il avise un van en travers de la route. Le bras nu du joyeux campeur pendouille par la fenêtre. Avec cette lucidité qui n’appartient qu’aux hommes traqués, il voit sa chance, Le rastaquouère a canné! Il a quelques minutes pour faire l’échange et balancer la GS 30 mètres en contrebas. Il stoppe, descend, s’approche de la portière, un nuage de mouche s’égaye dans un bourdonnement rageur, et puis ça pue ! C’est innommable en tout cas c’est confirmé il y a bien un dieu pour les ivrognes et il n’est vraiment pas question pour lui d’arrêter la bibine. Ce con ne porte qu’un calebute !? Ses fringues sont sur le siège d’à coté ! D’abord descendre le macchabée , ôter son propre polo et son pantalon en velours, lui enfiler, benner le total dans la GS, ouvrir le coffre, prendre la valise, fermer le coffre, lâcher le frein à main claquer la portière : 3 minutes. Enfiler le déguisement du pauvre bougre même pas deux minutes. Royal, non! Ça vous laisse bien une minute pour prendre un air choqué et abasourdi...
La quatrelle s’arrête dans un crissement de pneu, ne reste plus qu’a expliquer au Cruchot de service qu’un mec vous à dépassé comme un barge et qu’il a raté le virage suivant. Oui , oui je peux passer à la brigade se soir pour la déposition. Et voilà comment on prend quelques jours d’avance, le temps de l’autopsie, et qu’on étouffe l’épervier dans l’œuf.
22 heures plus tard le voilà dans ce boui-boui de la banlieue parisienne à inspirer une chanson à un vrai faux blond autant porté sur le pastaga que lui. Après le deuxième (pas un noyé celui-là) le voilà revigoré. De retour au volant du van « du peuple »Il récapitule : six heures ! Restent six heure pour ramener les 26 kilo de blanche à Alfred. Mais sa dégaine actuelle et son «si discret » véhicule sont suspects pour le 16eme. S’il est arrêté Alfred le débarrassera illico de ses petits tracas familiaux quotidiens. Prendrait bien encore un verre notre Jean-paul, mais il veut garder les yeux en face des trous...